Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 2.djvu/171

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heures — qui doit s’écouler entre l’après-souper et le coucher ? — Où est l’intendant ordinaire de nos plaisirs ? — Quelles fêtes nous prépare-t-on ? N’a-t-on pas une comédie — pour soulager les angoisses d’une heure de torture ? — Appelez Philostrate.
PHILOSTRATE, s’avançant.

Me voici, puissant Thésée.

THÉSÉE.

— Dites-moi, quel amusement aurons-nous ce soir ? — quelle mascarade ? quelle musique ? Comment tromperons-nous — le temps paresseux, si ce n’est par quelque distraction ?

PHILOSTRATE.

— Voici le programme des divertissements déjà mûrs ; — que votre altesse choisisse celui qu’elle veut voir le premier.

Il donne un papier à Thésée.
THÉSÉE, lisant.

Le combat contre les Centaures, chanté
sur la harpe par un eunuque athénien.

— Nous ne voulons pas de ça ; j’en ai fait le récit à ma bien-aimée, — à la gloire de mon parent Hercule.

L’orgie des Bacchantes ivres,
déchirant dans leur rage le chantre de la Thrace.

— C’est un vieux sujet ; il a été joué — la dernière fois que je suis revenu vainqueur de Thèbes.

Les neuf Muses pleurant la mort
De la science, récemment décédée dans la misère.

— C’est quelque satire de critique mordante — qui ne convient pas à une cérémonie nuptiale.