Ma langue ! ciel ! — Je serais le premier de ceux qui la parlent — si j’étais là où elle est parlée.
Comment ! le premier ? — Que serais-tu, si le roi de Naples t’entendait ?
— Un simple mortel, comme je le suis en ce moment, tout étonné — de t’entendre parler de Naples. Le roi m’entend, — et voilà pourquoi je pleure. C’est moi qui suis le souverain de Naples, — puisque mes yeux, qui n’ont pas encore eu de reflux, ont vu — naufrager le roi mon père.
Hélas ! miséricorde !
— Oui, vraiment, et avec lui tous ses nobles. Le duc de Milan — et son noble fils ont aussi disparu.
Le duc de Milan — et sa fille plus noble encore pourraient te contredire — au besoin.
Dès la première vue — ils ont échangé des regards… Délicat Ariel, — je t’affranchirai pour ça.
Un mot, mon bon monsieur. — Je crains que vous ne vous soyez un peu compromis. Un mot !
— Pourquoi mon père parle-t-il si durement ? C’est — le troisième homme que j’aie jamais vu, le premier — pour qui j’aie jamais soupiré. Puisse la pitié émouvoir mon père — dans le sens de mon inclination !
Oh ! si vous êtes une vierge, — et si votre affection n’a pas déjà pris son essor, je vous ferai — reine de Naples.