— Montez-vous à cheval cette après-midi ?
Oui, mon bon seigneur.
— Sans cela nous vous aurions demandé vos avis, — qui ont toujours été graves et heureux, — en tenant conseil aujourd’hui ; mais nous les prendrons demain. — Irez-vous loin ?
— Assez loin, monseigneur, pour remplir le temps — d’ici au souper. Si mon cheval ne marche pas très-bien, — il faudra que j’emprunte à la nuit — une ou deux de ses heures sombres.
Ne manquez pas à notre fête.
— Monseigneur, je n’y manquerai pas.
— Nous apprenons que nos sanguinaires cousins sont réfugiés, — l’un en Angleterre, l’autre en Irlande ; pour ne pas avouer — leur cruel parricide, ils en imposent à ceux qui les écoutent — par des inventions étranges. Mais nous en parlerons demain, — ainsi que des affaires d’État qui réclament également — notre réunion. Vite à cheval, vous, et adieu — jusqu’à votre retour, ce soir ! Fléance va-t-il avec vous ?
— Oui, mon bon seigneur : le temps nous presse.
— Je vous souhaite des chevaux vifs et sûrs ; — et je vous recommande à leurs croupes. — Bon voyage !