Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/119

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plutôt dans la lice, fatalité, — et jette-moi un défi à outrance ! … Qui est là ?…
Rentre le serviteur suivi de deux assassins.

— Maintenant retourne à la porte et restes-y jusqu’à ce que nous appelions.

Sort le serviteur.

— N’est-ce pas hier que nous nous sommes parlé ?

PREMIER ASSASSIN.

— C’était hier, s’il plaît à votre altesse.

MACBETH.

Eh bien, maintenant — avez-vous réfléchi à mes paroles ? Sachez — que c’est lui qui jusqu’ici vous a relégués — dans une si humble fortune, tandis que vous en accusiez — notre innocente personne. Je vous l’ai démontré — dans notre dernier entretien. Je vous ai prouvé — comment vous avez été dupés, contrecarrés, quels étaient les instruments, — qui les employait, et mille autres choses qui feraient — dire à une moitié d’âme, à un entendement fêlé : — « Voilà ce qu’a fait Banquo. »

PREMIER ASSASSIN.

Vous nous l’avez fait connaître.

MACBETH.

— Oui ; et j’en suis venu ainsi à ce qui est maintenant — l’objet de notre seconde entrevue. Croyez-vous — la patience à ce point dominante dans votre nature — que vous puissiez laisser passer cela ? Êtes-vous évangéliques — au point de prier pour ce brave homme et sa postérité, — lui dont la lourde main vous a courbés vers la tombe — et à jamais appauvris ?

PREMIER ASSASSIN.

Nous sommes hommes, mon suzerain.