Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/147

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L’ENFANT.

— Alors vous ne les achèterez que pour les revendre.

LADY MACDUFF.

— Tu parles avec tout ton esprit, et, ma foi, — avec assez d’esprit pour ton âge.

L’ENFANT.

Est-ce que mon père était un traître, mère ?

LADY MACDUFF.

Oui, c’en était un.

L’ENFANT.

Qu’est-ce que c’est qu’un traître ?

LADY MACDUFF.

Eh bien, c’est quelqu’un qui fait un faux serment.

L’ENFANT.

Et ce sont des traîtres tous ceux qui font ça ?

LADY MACDUFF.

Quiconque le fait est un traître et mérite d’être pendu.

L’ENFANT.

Et tous ceux qui font un faux serment méritent-ils d’être pendus ?

LADY MACDUFF.

Tous.

L’ENFANT.

Qui est-ce qui doit les pendre ?

LADY MACDUFF.

Eh bien, les honnêtes gens.

L’ENFANT.

Alors les faiseurs de faux serments sont des imbéciles ; car ils sont assez nombreux pour battre les honnêtes gens et les pendre.

LADY MACDUFF.

Que Dieu te vienne en aide, pauvre singe ! Mais qui te tiendra lieu de père ?