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SCÈNE I.

LE ROI JEAN, bas à la reine.

— Nous avons pour nous la force de la possession et celle du droit.

ÉLÉONORE, bas au roi Jean.

— La force de la possession, bien plus que celle du droit ; — sans quoi, cela irait mal pour vous et pour moi : — ma conscience chuchote ici à votre oreille — ce que nul ne doit entendre, — hormis le ciel, vous et moi.

Entre le Shérif du comté de Northampton, qui dit quelques mots à voix basse à Essex.
ESSEX.

— Mon suzerain, il se présente ici, de province, — pour être jugé par vous, le plus étrange procès — dont j’aie jamais ouï parler ; introduirai-je les parties ?

LE ROI JEAN.

— Qu’elles approchent !

Le shérif sort.

Nos abbayes et nos prieurés paieront — les frais de cette expédition.

Le Shérif revient, accompagné de Robert Faulconbridge et du Bâtard Philippe, son frère.
LE ROI JEAN, aux deux frères.

Quels hommes êtes-vous ?

LE BÂTARD.

— Moi, votre sujet fidèle, je suis un gentilhomme, — né dans le comté de Northampton, fils aîné, — à ce que je suppose, de Robert Faulconbridge, — un soldat fait chevalier sur le champ de bataille, — de la main de Cœur de Lion, main donneuse d’honneur !

LE ROI JEAN, à Robert.

— Et toi, qui es-tu ?