Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/213

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commande à ton fils et à ta fille de joindre leurs mains.
PHILIPPE.

— Nous en sommes charmés… Jeunes princes, unissez vos mains.

Blanche et le Dauphin se donnent la main.
L’ARCHIDUC.

— Et vos lèvres aussi ! Je suis bien sûr — de l’avoir fait, le jour où j’ai été fiancé.

Blanche et le Dauphin s’embrassent.
PHILIPPE.

— Maintenant, citoyens d’Angers, ouvrez vos portes ; — accueillez cette alliance que vous venez de former, — car les rites du mariage vont être célébrés — sur-le-champ à la chapelle de Sainte-Marie. — Madame Constance n’est pas dans notre compagnie ? — Non. Je suis sûr qu’elle n’y est pas ; car sa présence — aurait grandement troublé l’union qui vient de se former. — Où est-elle ? où est son fils ? Qui le sait, me le dise !

LOUIS.

— Elle est dans la tente de votre altesse, triste et désolée.

PHILIPPE.

— Et, sur ma foi, le traité que nous avons conclu — va donner à sa tristesse un faible soulagement.

Au roi Jean.

— Frère d’Angleterre, comment pourrions-nous satisfaire — cette veuve ?… Nous étions venus pour lui donner une satisfaction ; — et cette satisfaction, Dieu le sait, nous l’avons faussée — à notre propre avantage.

LE ROI JEAN.

Nous remédierons à tout : — car nous allons créer le jeune Arthur duc de Bretagne — et comte de Richemond ; en même temps nous le faisons seigneur — de