— Ah ! n’enseigne pas un tel dédain à ta lèvre : car elle a été faite — pour le baiser, ma dame, et non pour le mépris. — Si ton cœur rancuneux ne peut pardonner, — tiens, je te prête cette épée effilée ; — si tu veux la plonger dans cette poitrine loyale — et en faire partir l’âme qui t’adore, — j’offre mon sein nu au coup mortel — et je te demande la mort humblement, à genoux.
— Non ! ne t’arrête pas ; car j’ai tué le roi Henry… — Mais c’est ta beauté qui m’y a provoqué ! — Allons, dépêche-toi : c’est moi qui ai poignardé le jeune Édouard !…
— Mais c’est ta face divine qui m’a poussé !
— Relève cette épée ou relève-moi !
— Debout, hypocrite ! Quoique je souhaite ta mort, — je ne veux pas être ton bourreau.
— Alors dis-moi de me tuer moi-même, et je le ferai.
— Je te l’ai déjà dit.
C’était dans ta fureur. — Répète-le moi ; et aussitôt —