— Oui, certes ; mais je n’attendais pas de réponse. — Oh ! laisse-moi finir la période de mes malédictions !
— Je l’ai achevée, moi, par : Marguerite !
— Ainsi, vous avez exhalé vos malédictions contre vous-même.
— Pauvre reine en peinture ! Vaine effigie de ma fortune ! — Pourquoi donc verses-tu tout ce miel sur la monstrueuse araignée — dont la toile meurtrière t’enveloppe de toutes parts ? — Folle ! folle ! Tu repasses le couteau qui te tuera. — Un jour viendra où tu souhaiteras — que je t’aide à maudire ce crapaud tout bossu de venin !
— Fausse prophétesse, cesse tes imprécations frénétiques, — de crainte que, pour ton malheur, tu ne lasses notre patience.
— Infamie sur vous tous ! Vous avez lassé la mienne.
— Vous n’auriez que ce que vous méritez, si l’on vous rappelait vos devoirs.
— Je ne puis avoir ce que je mérite que si, tous, vous me rendez les vôtres, — vous rappelant que je suis votre reine et que vous êtes mes sujets. — Oh ! donnez-moi ce que je mérite, et rappelez-vous ces devoirs-là.
— Ne discutez point avec elle ; c’est une lunatique.
— Silence ! maître marquis, vous êtes impudent. —