— Comment peux-tu nous opposer la loi formidable de Dieu — que tu as toi-même si chèrement violée ?
— Hélas ! pour qui ai-je commis cette mauvaise action ? — Pour Édouard, pour mon frère, pour sa cause. — Il ne vous envoie pas me tuer pour cela ; — car il est engagé autant que moi dans ce crime. — Si Dieu veut châtier une action, — oh ! sachez-le, il le fait publiquement ; — n’enlevez pas la querelle à son bras fort : — il n’a pas besoin de moyens indirects ou illégitimes — pour retrancher ceux qui l’ont offensé.
— De qui donc te fis-tu le sanglant ministre — quand tu frappas à mort ce vaillant précoce, — le brave Plantagenet, ce princier novice ?
— De mon amour pour mon frère, du diable et de ma rage.
— Eh bien, c’est notre amour pour ton frère, notre devoir et tes crimes — qui nous provoquent ici même à te tuer.
— Si vous aimez mon frère, ne me haïssez pas. — Je suis son frère, et je l’aime bien. — Si vous êtes payés pour ceci, retirez-vous — et je vous enverrai à mon frère Glocester, — qui vous récompensera mieux pour ma vie — qu’Édouard pour la nouvelle de ma mort.
— Vous vous trompez : votre frère Glocester vous hait.
— Oh ! non, il m’aime, et je lui suis cher : — allez à lui de ce pas.