— Quel autre soutien avions-nous que Clarence ? Et il n’est plus !
— Quels autres soutiens avais-je qu’eux deux ? Et ils ne sont plus !
— Jamais veuve ne fit une perte si chère !
— Jamais orphelins ne firent une perte si chère !
— Jamais mère ne fit une perte si chère ! — Hélas ! Je suis mère pour toutes ces angoisses : — les malheurs qu’ils se partagent, moi, je les ai entiers !
— Elle pleure un Édouard, et moi aussi. — Je pleure un Clarence, et elle, non.
— Ces enfants pleurent Clarence, et moi je le pleure aussi. — Je pleure un Édouard, et eux, ils ne le pleurent pas. — Hélas ! c’est sur moi, triplement désolée, — que vous trois vous versez toutes vos larmes ! Je suis la nourrice de votre douleur, — et je l’allaite de sanglots !
— Remettez-vous, chère mère. Dieu s’offense — de vous voir accueillir son œuvre par ces tristes remercîments. — Dans le commun de la vie, cela passe pour ingratitude — de rendre de mauvaise grâce — ce qu’une main bienfaisante a généreusement prêté. — C’est une ingratitude bien plus grande d’accuser ainsi le ciel — parce qu’il réclame le prêt royal que vous teniez de lui.
— Madame, songez, en mère vigilante, — au jeune prince votre fils. Envoyez-le vite chercher. — Faites-le