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RICHARD III.

SCÈNE VIII.
[Londres. — Une chambre dans le palais.]
Entrent l’Archevèque d’York, le jeune Duc d’York, la Reine Élisabeth et la Duchesse d’York.
L’ARCHEVÊQUE.

— La nuit dernière, m’a-t-on dit, ils ont couché à Northampton ; — ils seront ce soir à Stony-Stratford. — Demain ou après, ils seront ici.

LA DUCHESSE.

— Je désire de tout mon cœur voir le prince. — J’espère qu’il a bien grandi depuis que je ne l’ai vu.

ÉLISABETH.

— Mais j’ai appris que non. On dit que mon fils York — est devenu presque aussi grand que lui.

LE DUC D’YORK.

— C’est vrai, ma mère ; mais je voudrais que cela ne fût pas.

LA DUCHESSE.

— Pourquoi, mon cher cousin ? il est bon de grandir.

LE DUC D’YORK.

— Grand’mère, un soir que nous étions à souper, — mon oncle Rivers fit la remarque que je grandissais — plus que mon frère. « Ah ! dit mon oncle Glocester, — petites herbes ont de la grâce, mauvaises herbes croissent vite. » — Et, depuis ce temps-là, il me semble que je ne voudrais pas grandir si rapidement, — puisque les fleurs embaumées sont lentes et les mauvaises herbes hâtives.

LA DUCHESSE.

— Ma foi ! ma foi ! celui qui t’a objecté ce proverbe — y fait lui-même exception : — c’était dans sa jeunesse