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RICHARD III.

SCÈNE IX.
[Londres. — Une rue.]
Les trompettes sonnent. Entrent le Prince de Galles, Richard de Glocester, Buckingham, le cardinal Bourchier, et autres.
BUCKINGHAM.

— Soyez le bien venu, doux prince, dans Londres, votre chambre royale (55) !

RICHARD.

— Bienvenu, mon cher cousin, souverain de mes pensées ! — La fatigue de la route vous a rendu mélancolique.

LE PRINCE.

— Non, mon oncle : mais nos contrariétés pendant le voyage — l’ont rendu fastidieux, pénible, accablant. — Je voudrais plus d’oncles ici pour me recevoir.

RICHARD.

— Doux prince, la vertu immaculée de votre âge — n’a pas encore plongé dans la perfidie du monde. — Vous ne pouvez distinguer d’un homme — que ses dehors extérieurs ; et, Dieu le sait, — ils s’accordent rarement, pour ne pas dire jamais, avec le cœur. — Ces oncles que vous voudriez ici étaient des hommes dangereux ; — votre grâce ne faisait attention qu’à leurs paroles sucrées, — et ne voyait pas le poison de leurs cœurs. — Dieu vous garde d’eux et d’aussi faux amis !

LE PRINCE.

— Dieu me garde de faux amis ! Mais ils ne l’étaient pas.

RICHARD.

— Milord, voici le maire de Londres qui vient vous saluer.