— Bien ! laissons-les tranquilles. — Approche, cher Catesby. Tu as juré — solennellement d’exécuter ce que nous méditons, — comme de cacher soigneusement ce que nous t’avons confié. — Tu as entendu nos raisons, chemin faisant : — que crois-tu ? Ne serait-ce pas chose facile de faire — entrer William lord Hastings dans le projet — que nous avons d’installer ce noble duc — sur le trône royal de cette île fameuse ?
— Il aime tant le prince, en souvenir de son père, — qu’on ne pourra l’entraîner à rien contre lui.
— Et Stanley ? qu’en penses-tu ? voudra-t-il ?
— Il fera tout comme Hastings.
— Eh bien, arrêtons-nous à ceci : cher Catesby, — va trouver lord Hastings, sonde-le sur notre projet, comme sur une chose en l’air, — et convoque-le pour demain à la Tour, — afin de figurer au couronnement (57). — Si tu le trouves bien disposé pour nous, — encourage-le et dis-lui toutes nos raisons. — S’il est de plomb et de glace, froid et malveillant, — sois de même : romps là l’entretien, — et viens nous instruire de son inclination ; — car demain nous tiendrons deux conseils séparés, — où tu seras appelé toi-même à un haut emploi.
— Fais mes compliments à lord William : dis-lui, Catesby, — que la dangereuse bande de ses vieux ennemis — sera saignée demain au château de Pomfret ; — et recommande à milord, en réjouissance de cette bonne