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SCÈNE XV.
minster, — pour y être couronnée reine comme femme de Richard.
ÉLISABETH.

— Ah ! coupez mon lacet, — que mon cœur comprimé ait la place de battre ; — sinon, je vais défaillir sous cette foudroyante nouvelle !

ANNE.

— Déplorable aventure ! Oh ! nouvelle douloureuse !

DORSET, à Élisabeth.

— Du courage, ma mère ! comment se trouve votre grâce ?

ÉLISABETH.

— Ô Dorset, ne me parle pas ; va-t’en. — La mort et la destruction aboient sur tes talons. — Le nom de ta mère est fatal à ses enfants ! — Si tu veux dépister la mort, traverse les mers — et va vivre avec Richmond hors des atteintes de l’enfer. — Va, sauve-toi, sauve-toi de ce charnier, — de peur d’augmenter le nombre des morts, — et de me faire mourir esclave de la malédiction de Marguerite, — n’étant plus ni mère, ni épouse, ni reine reconnue d’Angleterre.

STANLEY.

— Ce conseil, madame, est inspiré par une sage inquiétude.

À Dorset.

— Saisissez au plus vite l’avantage des heures. — Je vous donnerai des lettres de recommandation pour mon fils — qui ira à votre rencontre. — Ne vous laissez pas retarder par un imprudent délai.

LA DUCHESSE D’YORK.

— Ô cruelle dispersion causée parle vent du malheur ! — Sois maudite, ô ma matrice, nid de mort — qui as couvé pour le monde ce basilic — dont le regard inévitable est meurtrier !