Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/403

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
399
SCÈNE XVIII.
droyante rapidité me prête son aile ! — Mercure de Jupiter, sois le héraut d’un roi ! — Allez ! rassemblez des hommes ! Mon conseil, c’est mon bouclier. — Il faut abréger, quand les traîtres affrontent la campagne.
Ils sortent.

SCÈNE XVIII.
[Devant le palais.]
Entre la reine Marguerite.
MARGUERITE.

— Ainsi leur prospérité commence à mûrir, — et va tomber dans la bouche pourrie de la mort. — Je me suis mise aux aguets de ce côté — pour épier l’écroulement de mes ennemis. — J’en ai déjà vu les sinistres prémisses, — et je vais partir pour la France avec l’espoir que la conclusion — sera aussi amère, aussi sombre, aussi tragique. — Éloigne-toi, misérable Marguerite, quelqu’un vient…

Entrent la reine Élisabeth et la duchesse d’York. La reine Marguerite se retire à l’écart.
LA REINE ÉLISABETH.

— Ah ! mes pauvres princes ! Ah ! mes tendres babys ! — fleurs en bouton ! parfums naissants ! — Si vos douces âmes volent dans l’air, — et n’ont pas encore été fixées dans le jugement éternel, — planez autour de moi sur vos ailes aériennes — et écoutez les lamentations de votre mère !

LA REINE MARGUERITE, à part.

— Oui, planez autour d’elle. Dites-lui que c’est justice