Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/80

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
76
MACBETH.

Entrent Rosse et Angus.
MALCOLM.

C’est le digne thane de Rosse.

LENOX.

— Quel empressement dans ses regards ! Il a l’air — d’un homme qui a d’étranges choses à dire.

ROSSE.

— Dieu sauve le roi !

DUNCAN.

D’où viens-tu, digne thane ?

ROSSE.

De Fife, grand roi, — où les bannières norwégiennes narguent le ciel — et éventent notre peuple frissonnant. — Le roi de Norwége lui-même, avec ses masses terribles, — assisté par le plus déloyal des traîtres, — le thane de Cawdor, engageait une lutte fatale, — quand lui, le fiancé de Bellone, cuirassé à l’épreuve, — a affronté le rebelle, dans une joute corps à corps, — pointe contre pointe, bras contre bras, — et a dompté sa valeur sauvage. Pour conclure, — la victoire nous est échue.

DUNCAN.

Ô bonheur !

ROSSE.

Si bien que maintenant — Swéno, roi de Norwége, demande à entrer en composition ; — nous n’avons pas daigné lui laisser enterrer ses hommes, — qu’il n’eût déboursé, à Saint-Colmes-Inch (5), — dix mille dollars pour notre usage général.

DUNCAN.

— On ne verra plus ce thane de Cawdor trahir — notre plus cher intérêt : allez, qu’on prononce sa mort — et que du titre qu’il portait on salue Macbeth.