Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/85

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BANQUO.

Vous serez roi !

MACBETH.

— Et thane de Cawdor aussi ! Ne l’ont-elles pas dit ?

BANQUO.

— En propres termes, avec le même accent… Qui va là ?

Entrent Rosse et Angus.
ROSSE.

— Le roi a reçu avec bonheur, Macbeth, — la nouvelle de ton succès : et, à la lecture — de tes aventures personnelles dans le combat contre les révoltés, — son admiration et son enthousiasme hésitent — à s’exprimer autant qu’à se taire. Interdit par tes exploits, — dans le cours de la même journée, — il te trouve au plus épais des rangs norwégiens, — impassible devant tous ces spectres étranges — que tu fais toi-même. Avec la rapidité de la parole, — les courriers succédaient aux courriers, et chacun d’eux — rapportait tes prouesses dans cette grandiose défense de son royaume, — et les versait à ses pieds.

ANGUS.

Nous sommes envoyés — pour te transmettre les remercîments de notre royal maître : — chargés seulement de t’introduire en sa présence, et non de te récompenser.

ROSSE.

— Et, comme arrhes d’un plus grand honneur, — il m’a dit de t’appeler, de sa part, thane de Cawdor. — Salut donc, digne thane, sous ce titre nouveau, — car il est à toi !

BANQUO.

Quoi donc ! le diable peut-il dire vrai ?