Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/87

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À Rosse et à Angus.

Merci, messieurs.

À part.

— Cette sollicitation surnaturelle — ne peut être mauvaise, ne peut être bonne… Si elle est mauvaise, — pourquoi m’a-t-elle donné un gage de succès, — en commençant par une vérité ? Je suis thane de Cawdor. — Si elle est bonne, pourquoi cédé-je à une suggestion — dont l’épouvantable image fait que mes cheveux se dressent — et que mon cœur si ferme se heurte à mes côtes, — malgré les lois de la nature ? L’inquiétude présente — est moindre que l’horreur imaginaire. — Ma pensée, où le meurtre n’est encore que fantastique, — ébranle à ce point ma faible nature d’homme, que ses fonctions — sont paralysées par une conjecture : et rien n’est pour moi — que ce qui n’est pas.

BANQUO.

Voyez comme notre compagnon est absorbé.

MACBETH.

— Si la chance veut me faire roi, eh bien, la chance peut me couronner — sans que je m’en mêle.

BANQUO.

Les honneurs nouveaux se posent sur lui — comme des vêtements encore étrangers : il n’adhéreront à leur moule — que par l’usage.

MACBETH.

Advienne que pourra. — Le temps et l’occasion passent à travers la plus orageuse journée.

BANQUO.

— Digne Macbeth, nous attendons votre bon plaisir.

MACBETH, à Rosse et à Angus.

— Excusez-moi : mon sombre cerveau était travaillé — par des choses oubliées. — Bons seigneurs, vos services — sont consignés sur un registre dont je tourne