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SCÈNE XIV.

AGAMEMNON, à Hector.

— Digne guerrier, sois le bienvenu autant que peut être — un ennemi comme toi pour qui voudrait s’en débarrasser. — Mais ce que je dis n’est pas hospitalier. Je m’explique plus clairement. — Que pour nous l’avenir reste couvert de son écorce, — et le passé, du fumier informe de l’oubli ! — Au moment présent, c’est la bonne foi et la cordialité, — dégagées de tout faux subterfuge, — qui se présentent à toi dans leur intégrité divine — et, te parlant du cœur de mon cœur, disent : « Sois le bienvenu, grand Hector ! »

HECTOR.

— Je te remercie, très-auguste Agamemnon.

AGAMEMNON, à Troylus.

— Illustre seigneur Troyen, je vous en dis autant.

MÉNÉLAS.

— Laissez-moi confirmer l’accueil du prince mon frère. — Couple martial de frères, soyez ici les bienvenus.

HECTOR, à Énée.

— À qui devons-nous répondre ?

ÉNÉE.

Au noble Ménélas.

HECTOR.

— Quoi, c’est vous ; monseigneur ! Par le gantelet de Mars, merci ! — Ne riez pas de ce serment inusité : — votre ex-femme ne jure que par le gant de Vénus ! — Elle va bien, mais elle ne m’a pas dit de la rappeler à vous.

MÉNÉLAS.

— Ne la nommez plus, seigneur ; c’est pour moi un souvenir mortel.

HECTOR.

Oh ! pardon ! je vous offense.