Autant dire que le damoiseau est amoureux.
Le plus grand symptôme, c’est sa mélancolie.
Et quand l’a-t-on vu si souvent se laver la figure ?
Voire se peindre, comme j’ai ouï dire qu’il le fait.
Et son esprit, si pétillant naguère, qui n’est plus qu’une corde de guitare, serrée par une clef !
Rien que cela le dénonce d’une façon accablante. Concluons, concluons. Il est amoureux.
Ce n’est pas tout. Je connais celle qui l’aime.
Je voudrais bien la connaître, moi aussi. Je suis sûr que c’est une femme qui ne le connaît pas.
Si fait, et tous ses défauts ! Mais en dépit de tout, elle se meurt pour lui.
Il faudra l’enterrer la face vers le ciel.
Dans ce que vous dites, je ne vois pas de charme contre le mal de dents…
Mon vieil ami, faisons quelques pas à l’écart : j’ai médité, pour vous les dire, huit ou neuf paroles sages que ces dadas-là ne doivent pas entendre.
Je parie ma vie que c’est pour s’ouvrir à Léonato au sujet de Béatrice.