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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 4.djvu/325

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SCÈNE XIII.
guet lui ont entendu parler d’un certain Grotesque. Cet homme porte, dit-on, à chaque oreille un trou de serrure auquel pend un cadenas ; il emprunte au nom de Dieu de l’argent qu’il a l’habitude de ne pas rendre ; de sorte qu’à présent les gens s’endurcissent et ne veulent plus prêter pour l’amour de Dieu. Je vous en prie, interrogez-le sur ce point.
LÉONATO.

Je te remercie de ta peine et de tes bons services.

DOGBERRY.

Votre seigneurie parle comme un très-reconnaissant et très-révérend jouvenceau ; et je loue Dieu de vous.

LÉONATO, lui donnant sa bourse.

Voici pour ta peine.

DOGBERRY.

Que Dieu bénisse la fondation !

LÉONATO.

Va, je te donne décharge de ton prisonnier, et je te remercie.

DOGBERRY.

Je laisse un coquin fieffé avec votre seigneurie ; je demande à votre seigneurie une correction qui serve d’exemple aux autres. Dieu garde votre seigneurie ! Je souhaite à votre seigneurie le bonheur : que Dieu vous restaure à la santé ; je vous donne humblement congé. S’il est permis de souhaiter encore notre joyeuse réunion, que Dieu la prohibe !

À Vergès.

Venez, voisin.

Dogberry, Vergès et le Guet sortent.
LÉONATO.

— Jusqu’à demain matin, seigneurs, adieu !

ANTONIO.

— Adieu, messeigneurs, nous vous attendons demain.