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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 4.djvu/353

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SCÈNE II.

CAMILLO.

— Il ne voulait pas rester à votre demande ; il déclarait ses affaires plus urgentes.

LÉONTE.

Tu t’en es aperçu ?… — En voilà déjà avec moi qui murmurent et qui chuchotent : — « Le roi de Sicile est… ceci et cela. » Il se passera du temps — avant que j’aie avalé le tout… Comment se fait-il, Camillo, — qu’il soit resté ?

CAMILLO.

Grâce aux prières de la vertueuse reine.

LÉONTE.

— De la reine, soit ! Vertueuse, cela devrait être ; — mais tel que cela est, cela n’est pas. Est-ce que la chose a été comprise — par d’autres machines pensantes que la tienne ? — Car ton intelligence est plus spongieuse, elle aspire — beaucoup plus que les bûches vulgaires… Cela n’a été remarqué n’est-ce pas, — que des natures les plus fines ? par quelques être d’élite — ayant une tête extraordinaire ? Les espèces subalternes — n’ont peut-être rien vu à cette affaire, dis !

CAMILLO.

— Quelle affaire, monseigneur ? Presque tous ont compris, je crois, — que le roi de Bohême prolonge ici son séjour.

LÉONTE.

Comment ?

CAMILLO.

Prolonge ici son séjour.

LÉONTE.

— Oui, mais pourquoi ?

CAMILLO.

— Pour satisfaire Votre Altesse, et le désir de notre très-gracieuse maîtresse.