Il suffit. — Fais cela, et tu as la moitié de mon cœur ; — ne le fais pas, et tu t’arraches le tien.
Je le ferai, monseigneur.
— Je vais avoir l’air amical, ainsi que tu me l’as conseillé.
— Ô misérable reine !… Mais moi, — dans quelle position suis-je ? Il faut que j’empoisonne — ce bon Polixène ; et ma raison d’agir ainsi, — c’est l’obéissance à un maître qui, — rebelle à lui-même, veut que — tous ceux qui lui appartiennent le soient également… À faire cela, — il y a de l’avancement à gagner. Ah ! quand je pourrais trouver — mille exemples de gens qui ont frappé l’oint du Seigneur — et prospéré ensuite, je ne le ferais pas ; mais puisque — ni le cuivre ni la pierre ni le parchemin ne portent trace d’une action pareille, — que la scélératesse elle-même la repousse ! Il faut — que je quitte la cour ; la chose faite ou non, est certainement — pour moi un casse-cou. Étoile propice, voici le moment de régner !… — Le roi de Bohême !
C’est étrange ! Il me semble — que ma faveur commence à chanceler ici. Ne pas me parler !… — Bonjour, Camillo.