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SCÈNE III.

j’en suis sûre, je vous en verrai. Venez, mes femmes, on vous le permet.

LÉONTE.

— Allez, faites ce que nous disons. Hors d’ici !

Les gardes emmènent Hermione et ses femmes.
PREMER SEIGNEUR, à Léonte.

— J’en conjure votre altesse, rappelez la reine.

ANTIGONE.

— Soyez bien sûr de ce que vous faites, seigneur, de peur que votre justice — ne devienne violence, en faisant trois grandes victimes, — vous, votre reine, votre fils.

PREMIER SEIGNEUR.

Quant à elle, mon seigneur, j’ose gager, je gage ma vie, sire, — si vous voulez l’accepter, que la reine est pure — aux yeux du ciel et envers vous, pure, je veux dire, — de ce dont vous l’accusez.

ANTIGONE.

— S’il est reconnu — qu’elle ne l’est pas, je veux me faire une étable là — où loge ma femme ; je ne veux marcher qu’accouplé avec elle, — et ne me fier à elle que quand je la sentirai et la verrai près de moi ; — car il n’est pas un pouce de femme au monde, — non, pas un atome de chair de femme qui ne soit fausseté, — si la reine est fausse !

LÉONTE.

Silence, vous deux !

PREMIER SEIGNEUR.

Mon bon seigneur !

ANTIGONE.

— C’est pour vous que nous parlons, et non pour nous-mêmes : vous êtes abusé par quelque intrigant — qui sera damné pour cela ; je voudrais connaître le scélérat, — je me chargerais de le damner sur terre. Si elle