Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 4.djvu/406

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
402
LE CONTE D’HIVER.

Si les chaudronniers peuvent vivre
Et se faire un sac en peau de truie.
Je puis bien trouver aussi mon compte,
Quitte à le régler dans les ceps.

Je trafique dans les draps ; quand la caille fait son nid, le lin renchérit. Mon père m’a appelé Autolycus ; ayant été mis bas sous l’influence de Mercure, j’ai eu pour destinée d’être escamoteur de menus objets. Ce sont les dés et les filles qui m’ont fourni le caparaçon que voici ; et mon revenu est la simple filouterie. Les gibets et les coups de grand chemin sont trop imposants ; être battu et pendu, autant d’épouvantes pour moi ; quant à la vie future, j’en endors en moi la pensée…

Apercevant le Clown.

Une capture ! une capture !

Entre le Clown.
LE CLOWN.

Voyons : onze moutons donnent à peu près vingt-cinq livres de laine ; vingt-cinq livres de laine rapportent une livre sterling et un shilling environ : quinze cents toisons, combien donnent-elles de laine ?

AUTOLYCUS, à part.

Si le piége tient, l’étourneau est à moi.

LE CLOWN.

Je ne puis pas compter cela sans jetons.

Tirant un papier de sa poche.

Voyons, que dois-je acheter pour la fête de nos toisons ? Trois livres de sucre, cinq livres de corinthe, du riz. Qu’est-ce que ma sœur fera du riz ? N’importe ! c’est mon père qui l’a faite ordonnatrice de la fête, et elle le porte en note. Elle a fait vingt-quatre bouquets pour les tondeurs, tous chanteurs à trois parties, et très-bons