Que la fortune nous seconde ! — Ainsi, Camillo, nous nous dirigeons vers le rivage.
— Le plus vite sera le mieux, —
Je comprends l’affaire, je l’entends : avoir l’oreille ouverte, l’œil vif et la main leste, est chose nécessaire pour un coupe-bourse ; un bon nez est également requis pour flairer de la besogne aux autres sens. Ce temps-ci est, je le vois, celui où l’homme déshonnête prospère.
Quel beau marché je faisais déjà sans le pot de vin !…
Et quel beau pot de vin j’ai là par-dessus le marché !… Pour sûr, les dieux sont cette année de connivence avec nous, et nous pouvons nous attendre à toutes les surprises. Le prince lui-même est occupé d’une œuvre d’iniquité : il se dérobe de chez son père, en traînant sa chaîne sur ses talons. Si je ne croyais pas que c’est un acte honnête d’en informer le roi, je le ferais sur-le-champ : mais je trouve plus de coquinerie à cacher la chose, et en cela je suis fidèle à ma profession…
Rangeons-nous, rangeons-nous ! Voici encore de la besogne pour une cervelle active. Il n’est pas de ruelle, de boutique, d’église, de session et de pendaison qui ne donne du travail à l’homme industrieux.
Voyez, voyez, quel homme vous êtes à présent ! Il n’y