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PANDOSTO OU LE TRIOMPHE DU TEMPS.

lui octroya de bon cœur. Ainsi Gironde fut gendre, comme il l’avait autrefois desseigné, de Lionato et frère de son grand ami Timbrée… Le roi d’Aragon fît honneur à ces seigneurs, à leurs noces, y assistant, et lui, et Jacques, infant d’Aragon, son fils ainé. Le mal que Gironde avait dressé fut occasion d’un grand bien, car de Timbrée et Fénicie est sortie cette maison des Cardonne, tant renommés en Espagne et en Italie, si que de notre temps il y a eu don Pietro, comte de Colisan, grand connétable et amiral de Sicile, lequel mourut à la journée de la Bicoque, régnant en France Louis douzième, et Maximilien tenant l’Empire.



PANDOSTO OU LE TRIOMPHE DU TEMPS

Nouvelle de Robert Greene, traduite par F.-V. Hugo.
[Extraits.]

Dans le pays de Bohême, régnait un roi appelé Pandosto, qui par des succès fortunés dans ces guerres contre ses ennemis et par une généreuse courtoisie envers ses amis dans la paix, s’était fait grandement craindre et aimer de tous les hommes. Ce Pandosto[1] avait épousé une dame appelée Bellaria[2], royale par naissance, savante par éducation, belle par nature et fameuse par vertu. Ces deux époux, unis dans un parfait amour, vivaient dans un si heureux contentement que leurs sujets se réjouissaient de voir leurs paisibles dispositions. Peu de temps après leur mariage, la fortune, dé-

  1. Léonte dans le Comte d’hiver.
  2. Hermione.