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TROYLUS ET CRESSIDA.
qu’il était revenu blessé aujourd’hui ? Il n’est pas blessé ! Allons, ça va faire du bien au cœur d’Hélène. Ah ! si je pouvais voir Troylus à présent !… Vous allez voir Troylus tout à l’heure !
CRESSIDA.

Qui est celui-ci ?

Hélénus passe.
PANDARUS.

C’est Hélénus… Je me demande où est Troylus… C’est Hélénus… Je crois qu’il n’est pas sorti aujourd’hui… C’est Hélénus.

CRESSIDA.

Hélénus sait-il se battre, mon oncle ?

PANDARUS.

Hélénus ? non… si, il se bat passablement… Je me demande où est Troylus… Écoutez ! n’entendez-vous pas le peuple crier : Troylus ?… Hélénus est un prêtre.

CRESSIDA.

Quel est ce lambin qui vient là-bas ?

Troylus passe.
PANDARUS.

Où ? là-bas ? c’est ! Déiphobe. Oh ! c’est Troylus ! voilà un homme, ma nièce !…

De toutes ses forces.

Hem !… ce brave Troylus ! le prince de la chevalerie !

CRESSIDA.

Silence ! par pudeur, silence !

PANDARUS.

Remarquez-le, observez-le… magnifique Troylus ! regardez-le bien, ma nièce ; regardez comme son épée est ensanglantée, et son casque plus ébréché que celui d’Hector. Et quelle mine il a ! et comme il marche ! Ô