— Voici ce misérable flagorneur ; c’est sur lui — que je ferai mon premier essai : il est tout à son maître, — et l’ennemi de mon fils…
Eh bien, Pisanio ? — Docteur, je n’ai plus besoin de vos services pour cette fois : — vous êtes libre.
Vous m’êtes suspecte, madame, — mais vous ne ferez aucun mal.
Écoute ! un mot !
— Je n’aime pas cette femme. Elle croit tenir — de merveilleux poisons lents ; je connais son âme, — et je ne veux pas confier à un être si méchant — des drogues d’aussi infernale nature. Celles que je lui ai remises — peuvent stupéfier et amortir momentanément les sens : — sans doute elle les éprouvera, d’abord, sur des chiens et sur des chats, — puis, plus tard, sur des espèces plus hautes : mais il n’y a, — dans la mort apparente qu’elles causent, d’autre danger — qu’une léthargie passagère des esprits, — suivie d’une nouvelle vie plus active. Je la dupe — avec ces poisons prétendus, et n’en suis que plus loyal — de la tromper ainsi.
Ton service est fini, docteur, — jusqu’à ce que je te fasse appeler.
Je prends humblement congé de vous.