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SCÈNE XIV.

PISANIO.

Madame, vous feriez bien de réfléchir.

IMOGÈNE.

— Je vois devant moi, l’ami : partout ailleurs, à droite, à gauche, — en arrière, est un brouillard — impénétrable pour moi. En route, je te prie ! — Fais ce que je te commande ; il n’y a plus rien à dire. — Pas d’autre voie praticable que celle de Milford.

Ils sortent.

SCÈNE XIV.
[Dans le pays de Galles. Une contrée montagneuse. Au fond du théâtre, une caverne dont on n’aperçoit que l’ouverture. Dans un coin, une tombe.]
Bélarius, Guidérius et Arviragus entrent en scène successivement par l’ouverture de la caverne.
BÉLARIUS, encore dans la caverne.

— Un trop beau jour pour garder la maison, surtout — sous un plafond aussi bas que le nôtre ! Baissez-vous, enfants : cette porte — vous apprend à adorer le ciel, et vous courbe — pour l’office divin du matin. Les portes des monarques — ont une arche si haute que les géants peuvent les traverser le front haut, — et garder leurs turbans impies, — sans souhaiter le bonjour au soleil…

Debout, hors de la caverne.

Salut, toi, beau ciel ! — Nous logeons dans le roc, mais nous te traitons plus poliment — que des vivants plus altiers.

GUIDÉRIUS, paraissant.

Salut, ciel !

ARVIRAGUS, paraissant.

Salut, ciel !