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CYMBELINE.
point, un chapeau, un haut de chausses, le costume — complet (8). Mettez-le, voulez-vous ? — Puis, empruntant par l’imitation tous les dehors — d’un jouvenceau de votre âge, présentez-vous — devant le noble Lucius ; demandez à entrer à son service, dites-lui de quel talent vous êtes douée (et il le reconnaîtra bien vite, — s’il a l’oreille sensible à la musique). Je ne doute pas — qu’il ne vous accueille avec joie, car il a une générosité — que double une sainte vertu. Les ressources vous manquent-elles ? — Tout ce que j’ai est à vous, et je m’engage à pourvoir — à vos besoins présents et à venir.
IMOGÈNE.

Tu es l’unique appui — que les dieux me laissent pour vivre. Pars, je te prie. — Il y aurait encore bien des choses à considérer : mais nous tirerons — des circonstances le meilleur profit. Je suis déjà aguerrie — à cette épreuve, et je la soutiendrai — avec un courage de prince. Je t’en prie, pars.

PISANIO.

— C’est bien, madame. Abrégeons les adieux, — de peur que, mon absence étant remarquée, je ne sois soupçonné d’avoir aidé à votre évasion de la cour… Ma noble maîtresse, — voici une boîte que je tiens de la reine. — Ce qu’elle renferme est précieux. Si vous êtes malade sur mer, — si sur cette terre vous avez des langueurs d’estomac, — une goutte de ceci dissipera l’indisposition.

Lui remettant les habits d’homme.

Cherchez un ombrage, — et équipez-vous pour votre virilité… Puissent les dieux — vous guider vers le succès !

IMOGÈNE.

Ainsi soit-il ! je te remercie.

Ils se séparent.