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SCÈNE XV.

IAGO.

— Prêtez-moi une jarretière… Bien. Oh ! un brancard — pour le transporter doucement d’ici (54) !

BIANCA.

— Hélas ! il s’évanouit !… Ô Cassio ! Cassio ! Cassio !

IAGO.

— Messieurs, je soupçonne cette créature — d’avoir pris part à ce crime… — Un peu de patience, mon brave Cassio !… Allons ! allons ! — Éclairez-moi. Voyons !

S’avançant vers Roderigo.

Reconnaissons-nous ce visage ou non ? — Hélas ! mon ami, mon cher compatriote ! — Roderigo !… Non… Si ! pour sûr ! Ô ciel ! c’est Roderigo !

GRATIANO.

— Quoi ! Roderigo de Venise !

IAGO.

— Lui-même, monsieur ; le connaissiez-vous ?

GRATIANO.

Si je le connaissais ! Certes.

IAGO.

— Le seigneur Gratiano !… J’implore votre bienveillant pardon. — Ces sanglantes catastrophes doivent excuser — mon manque de forme à votre égard.

GRATIANO.

Je suis content de vous voir.

IAGO.

— Comment êtes-vous, Cassio ? Oh ! un brancard ! un brancard !

GRATIANO.

Roderigo !

IAGO.

— Lui ! lui ! c’est bien lui !

On apporte un brancard.

Oh ! à merveille ! Le brancard !…