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ANTOINE ET CLÉOPÂTRE.
drait pour vous ne pas m’avoir — que m’avoir ainsi dégradé. Mais, comme vous le demandez, — vous pouvez intervenir entre nous. Pendant ce temps, madame, — je ferai des préparatifs de guerre — qui contiendront votre frère. Mettez-y toute votre diligence. — Ainsi vos désirs sont exaucés.
OCTAVIE.

Merci à mon seigneur ! — Que le puissant Jupiter fasse par moi, bien faible, bien faible femme, — votre réconciliation. La guerre entre vous deux, ce serait — comme si le monde s’entr’ouvrait et qu’il fallût combler le gouffre — avec des cadavres.

ANTOINE.

— Dès que vous reconnaîtrez le moteur de ceci, — tournez de son côté votre déplaisir : car nos fautes — ne peuvent jamais être tellement égales que votre affection — flotte également entre elles. Préparez votre départ ; — choisissez votre cortége et faites, coûte que coûte, les commandes — dont vous aurez fantaisie.

Ils sortent.

SCÈNE XVII.
[Athènes. Une autre partie du palais.]
Énobarbus et Éros se rencontrent.
ÉNOBARBUS.

Eh bien, ami Éros !

ÉROS.

Il est arrivé d’étranges nouvelles, messire.

ÉNOBARBUS.

Quoi donc, l’homme ?