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ANTOINE ET CLÉOPÂTRE.

CHARMION.

— Très-beau, et convenable à une princesse, — extraite de la race de tant de rois !… — Ah ! soldats (33) !

Elle expire.
Entre Dolabella.
DOLABELLA.

— Que se passe-t-il ici ?

DEUXIÈME SOLDAT.

Toutes mortes !

DOLABELLA.

César, tes conjectures — viennent de se réaliser. Tu arrives — pour voir accompli l’acte redouté que tu — avais tant cherché à prévenir.

VOIX, au dehors.

Place, là ! Place à César !

Entrent César et sa suite.
DOLABELLA.

— Ah ! seigneur, vous étiez un trop infaillible augure : — ce que vous craigniez s’est accompli.

CÉSAR.

C’est une fin héroïque ! — Elle avait pénétré nos intentions, et, en vraie reine, — elle a tout décidé à sa guise… Comment sont-elles mortes ? — Je ne vois pas couler leur sang.

DOLABELLA.

Qui les a quittées le dernier ?

PREMIER GARDE.

— Un simple campagnard qui leur a apporté des figues : — voici son panier.

CÉSAR.

Ces figues étaient donc empoisonnées ?

PREMIER GARDE.

Ô César ! — Cette Charmion vivait, il n’y a qu’un moment ; elle était debout et parlait : — je l’ai trouvée