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ANTOINE ET CLÉOPÂTRE, ROMÉO ET JULIETTE.

l’origine : « Tybalt, l’amour que je te porte me fait excuser la rage qui éclate — dans de telles paroles ! »

(92) Après ces mots je suis à vous, l’édition de 1597 abrège la scène par cette simple indication :

Tybalt frappe Mercutio par-dessous le bras de Roméo et s’enfuit.

(93) Les dernières paroles de Mercutio ont été complètement modifiées à la seconde édition. Voici celles que lui prête l’édition de 1597.

MERCUTIO.

Je suis poivré pour ce bas monde, je suis expédié tout de bon ; il a fait de moi de la viande à vermine. Si vous demandez à me voir demain, vous me trouverez avec la gravité que donne la bière. Que la vérole confonde vos maisons ! je vais être magnifiquement monté sur les épaules de quatre hommes ! Et cela pour vos maisons des Montègues et des Capolets ! Puis quelque misérable paysan, quelque fossoyeur, quelque ignoble maraud, écrira pour mon épitaphe que Tybalt est venu et a violé les décrets du prince et que Mercutio a été tué pour la cause la plus frivole. Où est le chirurgien ?

LE PAGE.

Il est arrivé, seigneur.

MERCUTIO.

Il va pouvoir tenir conversation à travers mes boyaux. Allons, Benvolio, prête-moi ton bras. Que la vérole confonde vos maisons !

Ils sortent.

(94) Dans la pièce primitive, le combat entre Roméo et Tybalt commence, sans plus de paroles, après cette exclamation de Roméo :

« Il faut que toi ou moi ou tous deux nous le suivions. »

(95) D’après l’édition de 1597, Roméo s’écriait : Je suis l’esclave de la fortune, et s’enfuyait sans que Benvolio lui dit : qu’attends-tu donc ?

(96) Au lieu de ces mots : « Oh ! prince ! oh ! mon neveu ! mon mari ! » Lady Capulet, s’écriait : « Malheureux spectacle ! hélas ! »

(97) Voici le récit de Benvolio, tel que le poète l’avait conçu d’abord :

LE PRINCE.

Benvolio, qui a commencé cette rixe sanglante ?