— Approche, Montague : tu ne t’es levé avant l’heure — que pour voir ton fils, ton héritier couché avant l’heure.
— Hélas ! mon suzerain, ma femme est morte cette nuit. — L’exil de mon fils l’a suffoquée ! — Quel est le nouveau malheur qui conspire contre mes années ?
— Regarde, et vois !
— Oh ! malappris, y a-t-il donc bienséance — à prendre le pas sur ton père dans la tombe ?
— Fermez la bouche aux imprécations, — jusqu’à ce que nous ayons pu éclaircir ces mystères — et reconnaître leur source et leur cause. En attendant, contenez-vous, — et que l’affliction s’asservisse à la patience. — Produisez les suspects.
Je suis le principal.
— Dis donc vite ce que tu sais de tout ceci.
— Retirons-nous de ce sinistre théâtre de la mort, — et je vous révélerai tout ; si dans ceci — il est arrivé malheur par ma faute, — que ma vieille vie — soit sacrifiée, quelques heures avant son épuisement, — à la rigueur des lois les plus sévères.
— Nous t’avons toujours connu pour un saint homme. — Que le valet de Roméo et que ce page nous suivent. — Nous allons sortir, et examiner à fond ce triste désastre. — Sages trop tard, messeigneurs, vous pouvez déplorer maintenant — les tragiques résultats de votre mutuelle haine. — Que de malheurs terribles causent les discordes privées ! — Quelle qu’en soit la cause, l’effet inévitable est une calamité.