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SCÈNE III.

Entre un Valet.

Maraud, conduis — ces messieurs près de mes filles, et dis-leur à toutes deux — que ce sont leurs professeurs ; recommande-leur de les bien accueillir.

Le valet sort avec Hortensio, Lucentio et Biondello.

— Nous allons nous promener un peu dans le jardin, — et ensuite à table ! Vous êtes vraiment les bienvenus, — je vous prie tous de vous considérer comme tels.

PETRUCHIO.

— Signor Baptista, mon affaire veut qu’on se hâte, — et je ne puis tous les jours venir faire ma cour. — Vous connaissiez bien mon père ; vous le revoyez en moi, — l’héritier unique de ses terres et de ses biens, — qui entre mes mains ont plutôt prospéré que décru. — Dites-moi donc, si j’obtiens l’amour de votre fille, — quelle dot elle m’apportera en mariage.

BAPTISTA.

— Après ma mort, la moitié de mes terres ; — et dès à présent un capital de vingt mille écus.

PETRUCHIO.

— En retour de cette dot, si elle me survit, je lui assure comme douaire — toutes mes terres et tous mes revenus. — Rédigeons donc les clauses du contrat — pour que nos conventions soient bien observées de part et d’autre.

BAPTISTA.

— Oui, quand le point principal sera obtenu, — c’est-à-dire l’amour de ma fille ; car tout dépend de là.

PETRUCHIO.

— Bah ! c’est la moindre des choses ; car, je vous en préviens, mon père, — je suis aussi obstiné qu’elle est hautaine ; — et, quand deux feux violents se rencontrent, — ils consument l’objet qui alimente leur furie. — Un