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SCENE XII.
prétendre au pouvoir, à la suprématie et au gouvernement, — là où elles sont tenues de servir, d’aimer et d’obéir. — Pourquoi avons-nous le corps délicat, frêle et tendre, — inhabile à la fatigue et aux troubles de ce monde, — si ce n’est pour que nos goûts et nos sentiments délicats — soient en harmonie avec notre nature extérieure ? — Allez, allez, vers de terre obstinés et impuissants, — j’ai eu le caractère aussi altier que vous, — le cœur aussi ambitieux, et plus de raisons peut-être — de rendre parole pour parole, boutade pour boutade. — Mais à présent, je vois que nos lances ne sont que des fétus, — que notre force est faiblesse, notre faiblesse incomparable, — et que nous sommes le moins ce que nous affectons d’être le plus. — Rabattez donc votre orgueil, car il ne sert de rien, — et placez vos mains sous les pieds de vos maris. — Le mien n’a qu’à parler ; et pour preuve de mon obéissance, — voici ma main toute prête, si cela lui est agréable.
PETRUCHIO.
— Allons ! voilà une bonne fille. Viens m’embrasser, Cateau.
LUCENTIO.
— Bon ! va ton chemin, vieux camarade : tu auras le dernier mot.
VINCENTIO.
— Qu’il est doux d’entendre des enfants dociles !
LUCENTIO.
— Mais qu’il est dur d’entendre des femmes indociles !
PETRUCHIO.
— Allons, Cateau, au lit ! — Nous sommes trois mariés, mais vous êtes condamnés.
À Lucentio.
— C’est moi qui ai gagné le pari, bien que vous, en