— Quel est, votre bon plaisir, madame ?
Vous savez, Hélène, — que je suis une mère pour vous.
Mon honorable maîtresse !
Non, une mère. — Pourquoi pas une mère ? Quand j’ai dit : une mère, — il m’a semblé que vous voyiez un serpent : qu’y a-t-il donc dans une mère — qui vous fasse tressaillir ? Je répète que je suis votre mère, et que je vous mets au nombre de ceux — que mes entrailles ont faits miens. Cela se voit souvent, — l’adoption rivalise avec la nature : le choix produit pour nous — d’une semence étrangère comme un rejeton naturel. Vous ne m’avez jamais coûté de maternelles douleurs, — et pourtant je vous témoigne une maternelle tendresse… — Dieu me pardonne, jeune fille ! Est-ce que cela te tourne le sang — que je me dise ta mère ? Comment se fait-il — que cette messagère orageuse de larmes, cette Iris aux changeantes couleurs encercle ton regard ? — Quoi ! parce que vous êtes ma fille !
Parce que je ne le suis pas.
Je dis que je suis votre mère.
Pardon, madame : — le comte de Roussillon ne peut