— Vous êtes trop jeune, trop heureux et trop noble — pour vouloir un fils de mon sang.
— Charmante, je ne pense pas ainsi. —
Il reste encore une bonne grappe… Je suis bien sûr que le père de celui-là buvait du vin ; mais, s’il n’est pas un âne, lui, je suis un jouvenceau de quatorze ans : je le connais déjà.
— Je n’ose pas dire que je vous prends, mais je me livre, — pour vous servir toute ma vie, — à votre souverain pouvoir… Voilà l’homme !
— Allons, jeune Bertrand, prends-la ; — elle est ta femme.
— Ma femme, Sire ! j’en supplie Votre Altesse, — qu’elle me permette, dans cette affaire, — de m’en rapporter à mes propres yeux.
Est-ce que tu ne sais pas, Bertrand, — ce qu’elle a fait pour moi ?
Oui, mon bon seigneur ; — mais je ne crois pas savoir pourquoi je dois l’épouser.
— Tu sais qu’elle m’a fait lever de mon lit de douleurs.
— Faut-il donc, monseigneur, qu’elle me fasse descendre — parce qu’elle vous a fait lever ! Je la connais bien ; — elle a reçu son éducation aux frais de mon père : — la fille d’un pauvre médecin, ma femme !… que plutôt un opprobre — éternel me dégrade !