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TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN.
quand on y serait servi par des anges, je veux partir, — afin qu’une rumeur miséricordieuse, en t’apprenant ma fuite, — aille consoler ton oreille !… Viens, nuit ! Jour, disparais ! — car je veux, triste voleuse, me dérober dans les ténèbres !
Elle sort.

SCÈNE XI.
[Un camp devant Florence.]
Fanfares. Entrent le duc de Florence, Bertrand, des seigneurs ; officiers, soldats, et autres.
LE DUC, à Bertrand.

— Tu es général de notre cavalerie ; — grand dans notre espoir, nous répondons par la plus affectueuse confiance — aux promesses de ta fortune.

BERTRAND.

Monsieur, — c’est une charge trop lourde pour mes forces ; toutefois, — nous tâcherons de la soutenir pour votre gloire, — jusqu’à la limite extrême du péril.

LE DUC.

En avant donc, — et que la fortune caresse ton cimier prospère — avec la complaisance d’une maîtresse !

BERTRAND.

C’est aujourd’hui, — grand Mars, que je me mets dans tes rangs ; — soutiens-moi à la hauteur de mes pensées, et tu verras toujours en moi — un amant de ton drapeau, un ennemi de l’amour !