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SCÈNE I.

BIRON.

— Le printemps est proche, quand les oisons couvent.

DU MAINE.

— Comment ça ?

BIRON.

Toute chose a son lieu, sa saison.

DU MAINE.

— Insensé !

BIRON.

Prends la rime à défaut de raison.

LONGUEVILLE.

— Biron ressemble à une gelée envieuse — qui mord les premiers-nés du printemps.

BIRON.

— Eh bien, soit ! Pourquoi l’été étalerait-il sa parure — avant que les oiseaux aient eu sujet de chanter ? — Pourquoi me réjouirais-je de productions d’avance avortées ? — À Noël je ne désire pas plus de rose — que je ne souhaite la neige au retour des fêtes de mai. — J’aime chaque chose à sa saison. — Ainsi pour vous mettre à étudier il est maintenant trop tard. — C’est vouloir escalader la maison pour en ouvrir la porte basse.

LE ROI.

— Eh bien, retirez-vous : retournez chez vous, Biron ; adieu !

BIRON.

— Non, mon bon seigneur ; j’ai juré de rester avec vous ; — et, quoique j’en aie plus dit en faveur de la barbarie — que vous à l’éloge de cette science angélique, je veux tenir résolument ce que j’ai juré — et subir la pénitence quotidienne de ces trois années. — Donnez-moi l’écrit, que je le lise, — et j’en signerai de mon nom les plus stricts décrets.