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PEINES D'AMOUR PERDUES.

BOYET.

Rien que la paix et une cordiale entrevue.

ROSALINE.

— Eh bien, ils ont ce qu’ils veulent : ainsi dites-leur de s’en aller.

BOYET, retournant à Biron.

— Elle dit que vous avez ce que vous voulez et que vous pouvez vous en aller.

LE ROI.

— Dites-lui que nous avons mesuré bien des milles — pour danser une mesure avec elle sur cette pelouse.

BOYET, revenant près de la princesse.

— Ils disent qu’ils ont mesuré bien des milles — pour danser une mesure avec vous sur cette pelouse.

ROSALINE.

— Cela ne se fait pas ainsi. Demandez-leur combien de pouces — il y a dans un mille ; s’ils en ont mesuré beaucoup, — il leur sera aisé de nous dire la mesure d’un seul.

BOYET, se tournant vers les travestis.

— Si pour venir ici vous avez mesuré des milles, — et bien des milles, la princesse vous prie de lui dire — combien il faut de pouces pour faire un mille.

BIRON.

— Dites-lui que nous les avons mesurés par des pas douloureux.

BOYET.

— Elle vous entend.

ROSALINE.

Combien de pas douloureux — avez-vous comptés dans le parcours d’un seul — de tous ces milles douloureux que vous avez franchis ?

BIRON.

— Nous ne comptons pas ce que nous dépensons pour