— maintenant, prenez mon manteau, et donnez-moi l’un des vôtres. — nous sommes tous camarades à présent ; ayez soin de me traiter comme tel ; — nous allons nous poster auprès de cet ivrogne, — pour voir sa contenance quand il s’éveillera, — revêtu de si beaux atours, — au son d’une musique céleste, — ayant sous les yeux un pareil banquet. — sûrement le gaillard se figurera être au ciel ; — nous nous empresserons autour de lui dès qu’il s’éveillera. — ah ! ayez soin de l’appeler milord à chaque mot. — toi, tu lui offriras son cheval pour la promenade ; — toi, ses faucons, toi, ses limiers pour courir le cerf ; — et moi, je lui demanderai quelle parure il entend mettre. — quoi qu’il dise, veillez à ne pas rire, — et persuadez-lui toujours qu’il est lord.
— Ne vous déplaise, milord, vos comédiens sont venus, — et attendent le bon plaisir de Votre Honneur.
— Ils ne pouvaient choisir un moment plus favorable. — Dites à un ou deux de venir. — Je vais faire en sorte — qu’ils lui donnent une représentation dès qu’il s’éveillera.
— Eh bien, messieurs, quelles pièces avez-vous en réserve ?
— Pardine, milord, vous pouvez en avoir une tragique, — ou une commodité, ou ce que vous voudrez.
— Tu devrais dire une comédie… Morbleu, tu vas nous faire honte.
— Et quel est le titre de votre comédie ?
— Pardine, milord, elle s’appelle Une Sauvage apprivoisée. — C’est une bonne leçon pour nous, milord, qui sommes des gens mariés.
— Une Sauvage apprivoisée ! Ce doit être excellent. — Allez vous prépa-
- ↑ Probablement le nom de l’acteur comique qui remplissait ce rôle. Le valet de Ferando, qui figure plus loin, est désigné par le même nom.