Voyez-vous, monsieur, il vous dit tout bonnement ce qu’il pense. Donnez-lui de l’or suffisamment, et mariez-le à une poupée, à une figurine ou à une vieille stryge édentée, ayant autant d’infirmités que cinquante-deux chevaux ! Tout est bien, s’il y a apport d’argent.
— Petruchio, puisque nous nous sommes tant avancés, — j’insisterai sur l’idée que j’ai émise par plaisanterie. — Je puis, Petruchio, te procurer une femme — riche à foison, et jeune, et belle, — élevée comme il convient à une fille de qualité. — Son seul défaut, et il est assez grand, — c’est qu’elle est intolérablement bourrue, — acariâtre et entêtée, à un point si démesuré — que, ma fortune fût-elle bien inférieure à ce qu’elle est, — je ne voudrais pas l’épouser pour une mine d’or.
— Silence, Hortensio, tu ne connais pas la vertu de l’or. — Dis-moi le nom de son père, et c’est assez ; — je prétends l’aborder, dût-elle gronder aussi haut — que le tonnerre quand crèvent les nuages d’automne.
— Son père est Baptista Minola, — gentilhomme affable et courtois. — Elle se nomme Catharina Minola, — fameuse dans Padoue par sa langue querelleuse.
— Je connais son père, bien que je ne la connaisse