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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 10.djvu/240

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TIMON D'ATHÈNES.

timon.

Voilà une remarque graveleuse.

apemantus.

C’est ainsi que tu la prends ! Garde-la pour ta peine.

timon.

Aimes-tu ce joyau, Apemantus ?

apemantus.

Moins que la sincérité qui ne coûte pas une obole à l’homme.

timon.

Que penses-tu qu’il vaille ?

apemantus.

Pas même la peine que j’y pense… Que dis-tu, poète ?

le poète.

Que dis-tu, philosophe ?

apemantus.

Tu mens.

le poète.

Es-tu pas philosophe ?

apemantus.

Oui.

le poète.

Je ne mens donc pas.

apemantus.

Es-tu pas poète ?

le poète.

Oui.

apemantus.

Alors tu mens. Vois ton dernier ouvrage, où dans une fiction tu le représentes comme un digne homme.

Il montre Timon.
le poète.

Ce n’est pas une fiction, Timon est ainsi.