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SCÈNE IV.

je suis forcé d’avoir recours — à ce qui m’appartient, que ses échéances sont — passées, — et que ma folle confiance dans son exactitude — a ruiné mon crédit. Je l’aime et l’honore, — mais je ne puis me casser les reins pour lui guérir le doigt. — Mes nécessités sont immédiates : — je ne dois plus être berné ni éconduit par des paroles, — il me faut un ravitaillement immédiat. Partez : — prenez un air très-impératif, une mine pressante, car, j’en ai peur, — dès que chaque plume aura été rendue à son aile, il ne sera plus qu’une bécasse plumée, ce seigneur Timon, — qui maintenant resplendit comme un phénix. Partez.

caphis.

J’y vais, monsieur.

le sénateur.

J’y vais, monsieur !… Eh ! emportez les billets — et tenez compte des dates.

caphis.

Oui, monsieur.

le senateur.

Partez.

Ils sortent.

SCÈNE IV.
[Dans le palais de Timon.]
Entre Flavius, une liasse de notes à la main.
flavius.

— Aucun soin, aucun frein ! Si insensé dans ses dépenses — qu’il ne veut pas s’occuper d’y faire face, — ni arrêter le cours de ses extravagances. Peu lui importe — comment les choses lui échappent ; il ne s’inquiète pas davantage — de ce qui doit lui rester. Jamais âme — ne