courrait aux lèvres de sa maîtresse : le menu sera le même à toutes les places. Ne faites pas de ceci un banquet officiel, où les plats refroidissent en attendant qu’on soit d’accord sur la préséance… Asseyez-vous, asseyez-vous. Les dieux réclament nos actions de grâces :
« Ô vous, augustes bienfaiteurs, semez la reconnaissance dans notre société. Faites-vous prôner pour vos dons ; mais gardez-en toujours en réserve, si vous voulez ne pas voir vos divinités méprisées. Prêtez assez à chacun pour que nul n’ait besoin de prêter à autrui ; car, si vos déités étaient réduites à emprunter aux hommes, les hommes renieraient les dieux… Faites que le repas soit plus aimé que l’homme qui le donne ! Que toujours dans une assemblée de vingt hommes il y ait une vingtaine de scélérats ! Que, sur douze femmes qui s’assoient à table, une douzaine soient… ce qu’elles sont ! Tirez vengeance de tous, ô dieux ! Frappez les sénateurs d’Athènes, ainsi que la lie du peuple, en faisant servir leurs vices mêmes à leur destruction. Quant à mes amis ici présents, comme ils ne me sont rien, ne les bénissez en rien : je les convie au néant. »
Enlevez les couvercles, chiens, et lapez.
Que veut dire Sa Seigneurie ?
Je ne sais pas.
— Puissiez-vous ne jamais assister à un meilleur festin, — vous tous amis de bouche !… Fumée et eau tiède, — voilà toute votre valeur. Ceci est l’adieu de Timon : — englué et souillé par vous de flatteries, — il s’en lave en vous éclaboussant le visage — de votre infamie fumante !
Vivez longtemps abhorrés, — parasites souriants, cares-