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SCÈNE XVI.

suivent à toute bride ; — cependant il pique des deux encore ! Maintenant, ils sont presque sur lui ; — maintenant, Titinius !… Maintenant plusieurs mettent pied à terre… ; oh ! il met pied à terre aussi… — Il est pris ! et, écoutez ! — ils poussent des cris de joie.

Acclamations lointaines.
cassius.

Descends ! ne regarde pas davantage… — Oh ! lâche que je suis de vivre si longtemps, — pour voir mon meilleur ami pris sous mes yeux !

Entre Pindarus.
À Pindarus.

— Viens ici, l’ami : — je t’ai fait prisonnier chez les Parthes ; — et je t’ai fait jurer, en te conservant la vie, — que tout ce que je te commanderais, — tu l’exécuterais. Eh bien, voici le moment de tenir ton serment ! — Désormais sois libre ; et, avec cette bonne lame — qui traversa les entrailles de César, fouille cette poitrine. — Ne t’arrête point à répliquer. Tiens, prends cette poignée, — et, dès que mon visage sera couvert (il l’est déjà), — dirige la lame… César, tu es vengé — avec le même glaive qui t’a tué.

Il meurt.
pindarus.

— Ainsi, je suis libre ; mais je ne le serais pas ainsi devenu, — si j’avais osé faire ma volonté. Ô Cassius ! — Pindarus va s’enfuir de ce pays vers des parages lointains — où jamais Romain ne le reconnaîtra.

Il sort.


Titinius, couronné de laurier, rentre, avec Messala.
messala.

— Ce n’est qu’un revers pour un revers, Titinius ; car Octave — est culbuté par les forces du noble Brutus, — comme les légions de Cassius le sont par Antoine.